atelierphilippemadec / (apm) assciés (architecture), Tribu (environnement et énergie), Igrec (bet généraliste)
Région Ile de France
surface de 3.616 m2 / coût 7.000.000 € ht
L'objet est la création d'une maison de la recherche pour compléter le site universitaire de l'Université Paris 8 à Saint-Denis (93). Le programme est réparti dans trois volumes reliés par les espaces de circulation et de convivialité. Chacun de ces trois petits bâtiments dispose de son propre caractère, s’ajuste et « répond » spécifiquement aux façades et volumes des bâtiments de l’université. Ils contribuent à créer les deux cours « partagées » par l’ensemble des universitaires. Au rez-de-chaussée, la partie la plus « publique » du bâtiment, chacun des volumes reçoit une des entités générant les flux (de personnes ou « techniques ») les plus importants : les espaces de séminaire (salle modulable, cellule de « colloques », les sanitaires et l’accueil en lien direct avec l’entrée et l’atrium, le local vélo, la salle de conférence (sur deux niveaux descendants) ainsi que le comptoir-bar ouvrant sur l’espace de convivialité traité en foyer, l’espace d’exposition située en saillie de la circulation, les locaux techniques et espaces de réserves ainsi que le logement du gardien (disposant d’une entrée indépendante).
La diversité et l’hétérogénéité du quartier incite à une écriture sobre, et donc au recours à des matériaux qui permettent de jouer avec l’existant sans faire de surenchère. L’utilisation de la céramique fait référence à l’écriture pavillonnaire (à l’instar de certaines des maisons voisines) et aux façades de l’université. Le projet se saisit de cette « cohérence » possible pour décliner la brique sur le nouveau bâtiment, chacun des volumes recevant une peau continue (brique blanche) cependant déclinée en diverses modénatures. Côté université, le jeu porte sur la gradation de matité des briques utilisées : les façades sont en brique mate au niveau du sol et émaillée en partie supérieure, la transition se faisant de manière progressive. C’est ici la qualité de surface qui compte et permet d’assurer sobriété et richesse des jeux de lumière en fonction des variations atmosphériques. Un principe simple qui offre en outre plus de lumière dans les cours, la brique émaillée y réfléchissant la lumière de l’après-midi.
La nouvelle maison de la recherche s’installe dans un environnement contraint, son « arrivée » exige délicatesse et pertinence dans le dialogue s’instaurant entre les différents éléments présents : les bâtiments universitaires et les maisons voisines. Aussi, l’impact de la nouvelle construction (masques solaires, vues), la maîtrise des nuisances liées à sa mise en œuvre (chantier faibles nuisances), mais aussi la maîtrise de la consommation énergétique et des pollutions (acoustiques et aériennes) ont guidé le processus de conception et sont au cœur du dispositif imaginé.
Cela se traduit par :
- une volumétrie contrastée en fonction des orientations de façades, résultat d’un arbitrage entre adaptation au contexte, exposition des espaces intérieurs et compacité du bâtiment ;
- un traitement en ventilation naturelle assistée et contrôlée des bureaux, les volumes à fort renouvellement d’air (salle de séminaire, amphithéâtre) étant équipés d’une ventilation double flux ;
- une végétalisation des toitures compatible avec la volumétrie proposée contribuant à la réduction de l’effet d’ilot de chaleur et à l’inertie du bâtiment ;
- une gestion des eaux pluviales temporisée avec l’hypothèse d’une infiltration partielle (noue et imperméabilité relative des revêtements extérieurs) associée à un traitement paysager (plantes hydrophiles) dans la cour Sud du projet ;
- un traitement paysager simple ne nécessitant pas d’arrosage et tirant parti de l’ombrage des essences en façade Sud et d’une certaine diversité des strates, « micro-relai » de biodiversité adapté à la petite échelle et à la fréquentation des espaces extérieurs.